Le 23 mars 1933, Hitler reçoit les pleins pouvoirs. Deux jours plus tôt, Kurt Weill est arrivé à Paris. Il n’y est pas inconnu, loin s’en faut. L’Opéra de quatre sous, dont Brecht a écrit le livret, a déjà été joué en France où il a de nombreux admirateurs et quelques amis. Jean Renoir et René Clair notamment, cinéastes avec lesquels il rêve de travailler car Weill souhaite désormais composer pour le cinéma.
Hélas, les deux ans et demi qu’il passe en France sont une suite de déceptions, de projets indéfiniment reportés, de rendez-vous ratés… et rien ne se passe comme il l’avait imaginé. En septembre 1935, il part à Broadway pour quelque temps, et restera aux Etats-Unis où il connaîtra tout le succès qu’il mérite.
Lui-même compositeur de musiques de films, documentariste, écrivain, Alain Jomy a choisi de s’intéresser à deux années particulières dans la vie de Kurt Weill, une période charnière dans la vie d’un compositeur dont le succès ne se dément pas.